Mercredi 17 avril 2013, 17h-19h
Université Paris 1, Panthéon-Sorbonne
14, rue Cujas 75005 Paris
Salle du CRPS (Escalier N - 3ème
étage-H604)
Intervenant : Déborah
Alimi, Doctorante, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Intitulé : Construire
«un paradigme alternatif» à la «lutte contre la drogue» :
La 56ème Session de la
Commission des Stupéfiants, chef d’orchestre modérant le timbre des voix dissonantes
Discutant : Julian Fernandez,
Doctorant, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Présentation :Dans le cadre de
son axe d’étude « Penser le redéploiement de l’Etat à
l’international », le GELS a le plaisir d’accueillir Déborah Alimi,
doctorante de deuxième année à l’Université Panthéon Sorbonne, pour une
présentation de sa recherche doctorale consacrée à la construction d’un « paradigme
alternatif » en matière de politique internationale de « lutte contre
le problème mondial de la drogue ».
L’histoire longue de plus
d’un siècle des modalités de problématisation et d’investissement politique de
l’objet « drogue » au niveau international a donné naissance à un
appareillage normatif et organisationnel lourd chargé de contrôler et de
limiter l’utilisation des stupéfiants aux usages médicaux et scientifiques. Les
stupéfiants font « problème » non pas tant par leur vertus
hallucinogènes ouvrant aux paradis artificiels, que par le caractère « déviant »
de leurs utilisations et les externalités négatives sous-jacentes bouleversant
les ordres et équilibres moraux, socio-économiques, politiques et culturels des
Etats. Un consensus mou autour d’un
paradigme de contrôle international des drogues s’est construit à partir des
années 1960, sous le leadership des Etats-Unis alors ébranlés par une
consommation endémique et engagés dans une « guerre » acharnée. Devant
le constat effarant de l’expansion du narcotrafic et donc de l’apparent
« échec » des politiques en vigueur, des voix appelant à un
« changement de paradigme » s’élèvent de façon plus assurée notamment
à partir du continent latin depuis la fin des années 1990. Tout récemment, des
Etats latino-américains prennent position publiquement pour un « débat
ouvert et franc » sur la question des drogues, véhiculant leur message au
cœur des fora internationaux tels le Sommet des Amériques ou encore l’Assemblée Générale des
Nations Unies.
Récemment revenue d’une mission d’observation de la
56ème Session de la Commission des Stupéfiants (CND) à Vienne,
Déborah Alimi partagera ses premières impressions critiques sur la portée de
ses voix discordantes au cœur de l’arène onusienne responsable de l’agenda de
la « lutte contre le problème mondial de la drogue ». Organe
d’expertise et de décision politique
dépendant de l’ECOSOC, la CND contrôle la
situation mondiale des drogues, développe des stratégies et des recommandations
en conséquence toujours dans le respect des Conventions internationales en
vigueur. Déborah Alimi sera discutée par Julian Fernandez - doctorant à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, qui lui consacre ses travaux à l’étude des mobilisations et
des controverses en Colombie autour des usages licites de la feuille de coca.